lundi 16 avril 2012

Peut-on considérer un discours politique comme un argumentaire de vente ?

Les derniers sondages montrent que 40% des sondés ne savent pas à une semaine des élections pour qui voter. Des termes « promesses électorales », « opérations de communication » reviennent souvent. Dans ce contexte de désintéressement pour la politique, le discours politique se veut accrocheur. Pour autant, peut-on considérer un discours politique comme un argumentaire de vente ?

Un argumentaire de vente a vocation à informer sur un produit (le programme de campagne du candidat), les bénéfices du produit (Le programme du candidat propose de diminuer les prélèvements obligatoires, renforcer la formation, renforcer les partenariats européens…), les avantages concurrentiels (Ex : Le candidat se différencie des autres partis par une expérience professionnelle de l’entreprise, par une connaissance fine des enjeux énergétiques…

Cependant, la comparaison s’arrête là. Le discours politique propose le programme d’un candidat qui sera appliqué pour 5 ans. Le choix d’un candidat a un impact non seulement sur le quotidien de la personne qui vote, mais aussi sur l’ensemble des citoyens. La responsabilité du choix d’un candidat devient une responsabilité collective.

En outre, à la différence d’un produit, il n’y a pas d’acte d’achat, on ne paie pas pour voter, voter est un droit et un devoir. Si l’on n’est pas satisfait d’un candidat, on ne peut pas le rendre, il n’y a pas de service après vente.

En somme, le discours politique vise à convaincre des citoyens du bien fondé d’un programme. Si le candidat argumentera donc en faveur de son programme, il ne pourra pas le vendre, excepté le clientélisme bien sûr !

1 commentaire:

  1. Est-ce qu'on ne peut pas pousser la métaphore plus loin. Considerez le programme comme un service avec engagement sur une durée (comme les forfaits de téléphone). Ensuite, si on ne paye pas pour voter, on paie les impôts (une sorte d'achat à crédit sur 5 ans). Tous les candidats n'ont pas la même position et donc n'ont pas le même prix.
    Le discours politique est de plus en plus un discours marketing, on retrouve même des acteurs du monde de la publicité dans l'organisation des campagnes (Richard Attias et Euro RSCG par exemple). C'est peut être ça qui explique une partie de la désaffection des français pour la politique. La politique n'est pas un produit mais on nous le présente comme tel.

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